Résumé :
Veolia Environnement est la plus grande entreprise de services d’eau au monde. Depuis son siège social à Paris, Veolia opère sous de nombreux noms, dans des dizaines de pays et à travers des centaines de filiales. Mais en dépit de sa présence internationale, le coeur de ses activités reste en France.
Une stratégie d’entreprise en échec
Les profits de Veolia se sont véritablement effondrés en 2008 et sont restés relativement faibles jusqu’en 2010. Sa division s’occupant de l’eau a connu des pertes importantes suite aux nombreuses remunicipalisations et n’est pas parvenue à signer de nouveaux contrats de privatisation de long terme.
Pourtant, et en dépit de sa performance décevante, l’entreprise a décidé de poursuivre la même stratégie en 2011 qu’elle a poursuivi ces dernières 5 années :
• Rechercher le contrôle à long terme des services d’eau. Elle a recherché des contrats complexes et de longue durée pour le contrôle de l’ensemble des systèmes d’eau et d’assainissement de municipalités. Ce type de transactions semble néanmoins être de plus en plus rare pour l’entreprise.
• Esquiver la concurrence. Les contrats pour des activités complexes sont attrayants pour Veolia parce qu’ils impliquent moins de concurrence. L’entreprise et plusieurs de ses pairs ont été enquêtés par les autorités régulatrices de la concurrence de l’Union européenne.
• Cibler l’Europe et l’Asie. Veolia a ciblé la moitié de ses investissements de croissance sur l’Europe, en particulier sur l’Europe de l’est, où elle a le soutien financier d’institutions de prêt multilatérales. L’entreprise vise aussi la Chine.
Une Mobilisation Croissante Pour l’Eau Publique
Les consommateurs à travers le monde rapportent les mêmes problèmes lorsque Veolia gère leurs systèmes d’eau et d’assainissement. Ils se plaignent d’une tarification élevée, de la faible qualité de service livrée, et du fait que les améliorations promises ne voient jamais le jour.
De nombreuses municipalités en France et aux Etats-Unis ont repris leurs systèmes d’eau à Veolia afin d’en améliorer le service et d’en réduire les coûts. Même sa ville natale, Paris, a fini par mettre un terme à son contrat de privatisation avec l’entreprise pour restaurer une gestion publique et épargner de l’argent aux habitants de la ville. Ailleurs, le combat pour une eau publique se poursuit.
Des municipalités, de l’Allemagne au Maroc, cherchent à se débarrasser de Veolia et à restaurer le contrôle public de leurs ressources d’eau.