NB: Pour diverses raisons dont le refus du conseil communautaire de la CALL d’associer eau…secours 62 à ses réflexions , l’activité de l’association sur le secteur a été réduite pendant plusieurs années. Grâce à nos partenaires, nous avons pu cependant avoir des informations et transmettre nos remarques auprès des élus notamment ceux présents à la CCSPL ( commission consultative des services publics locaux ) .
En 2025 nous espérons pouvoir être plus actifs sur le secteur . Les adhérents intéressés peuvent contacter le collège solidaire pour cela.
Nous avons pu analyser les rapports annuels du délégataire véolia pour l’année 2023 ( derniers rapports produits) . Nous en mettrons quelques points d’analyse d’ici peu .
Nos conclusions sont proches de celles relatives aux rapports 2021 et 2022 .( voir ci-après).
Des rapports annuels de gestion pour l’année 2021 de Véolia (rapports annuels du délégataire) et de la Communauté d’Agglo (rapports sur le prix et la qualité du service de l’eau) ,
Nous avons cru bon de tirer quelques informations qui nous paraissent importantes.
C’est le Mardi 13 septembre 2022 que s’est tenue la réunion annuelle obligatoire, qui est peu connue, de la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) de l’Agglo de Lens Liévin, qui concerne la gestion de l’eau sur notre territoire pour l’année écoulée 2021. Les rapports annuels (de 2021) de Véolia sont fournis à cette occasion, ainsi que le Rapport sur le Prix et la Qualité du Service de l’eau par le président de la CALL.
Vous savez sans doute que la CALL a signé 3 contrats avec Véolia: pour la production d’eau – la distribution de l’eau – et pour l’assainissement. Et vous savez que le financement de la gestion ne provient que de nos factures d’eau.
* Les 3 bénéfices bruts pour Véolia des 3 contrats sont très élevés; ils se montent à4,9 Millions € au total pour l’année 2021 (tirés bien sûr de nos factures).
* Les marges bénéficiaires sont dignes d’intérêt: respectivement 20%, 11,8% et 20%!!! pour Production, Distribution etAssainissement. Ce sont sans doute parmi les meilleurs contrats pour Véolia puisque l’Agglo n’a jamais eu l’habitude de s’y intéresser (nous avons eu l’occasion d’interroger l’Agglo plusieurs fois à ce sujet).
* Les frais de siège de Véolia (“contribution aux services centraux et recherche”), impossibles à quantifier précisément et donc à vérifier, sont également élevés: 1,4 Million en tout. Une somme donc assez opaque prélevée aussi de nos factures.
* Le prix de l’eau :
Le montant de l’abonnement par Véolia (eau + assainissement) esttrès élevé = 70 euros TTC/an – Ildéfavorise les petits consommateurs. Le prix au m3 de l’eau est donné pour 120 m3 annuels. Mais pour les petits consommateurs (moins de 120 m3), il est + élevé avec cet abonnement important. (nous militons pour un abonnement très faible ou inexistant).
* Nouveau cette année pour la qualité de l’eau, la prise en compte (au niveau européen) de quelques métabolites nocifs (“pertinents”) de pesticides (ces métabolites sont des produits de dégradation de pesticides). Pour l’instant rien d’alarmant (apparemment) mais il ne faudrait pas que les solutions soient uniquement curatives (Véolia essaierait de placer son procédé de filtration par osmose inversebasse pression (OIBP), car la technologie est très rentable). La prévention vient du type d’agriculture.
* Le taux de renouvellement du réseau d’eau potable est de 0,34%. Il faudrait donc 300 années pour le renouvellement complet, alors que la durée de vie moyenne des matériaux n’atteint pas 100 années.
* Apparemment il y aurait des objectifs importants concernant l’assainissement qui seront peut être l’objet de précisions:
– Gestion des eaux pluviales: y a-t-il un objectif de diminution du réseau unitaire (eaux usées + eaux de pluie) afin de favoriser la recharge des nappes et désencombrer les stations d’épuration ouSTEP? Il s’agit ici d’infiltrer au maximum les eaux pluviales plutôt que de les envoyer dans le réseau des eaux usées.
– Il est prévu 2 unités de réutilisation des eaux usées: est ce à partir des STEP ? et pour quels usages ?
Voilà ce que nous voulions souligner.
Les remarques ou questions sur ce sujet sont les bienvenues.
Nous possédons les différents rapports que nous pouvons éventuellement faire parvenir. Notamment les comptes annuelsrésultats d’exploitation de Véolia. S’il y a encore autour de vous des questions concernant les factures d’eau, n’hésitez pas non plus. Ce message peut être divulgué.
Ce document est d’autant plus d’actualité que de nouvelles découvertes relatives aux PFAS et autres polluants autrefois non repérés viennent d’être rendues publiques. Janvier 2025
«L’étude met en évidence le manque cruel de données» Natura-Sciences
INRAE a évalué, en collaboration avec le Synteau l’impact sur les milieux aquatiques et la santé humaine des micropolluants rejetés par les stations d’épuration françaises.
Un résumé succinct: – les micropolluants sortant des stations d’épuration sont loin d’avoir été tous étudiés – les stations d’épuration ordinaires ne peuvent dégrader toutes les pollutions (seules les pollutions facilement biodégradables le sont) – les polluants provenant de la synthèse chimique sont difficilement dégradés, (pesticides, produits pharmaceutiques, résidus de matériaux ….) – ces polluants peuvent persister des dizaines d’années dans la nature après leur interdiction – pour les éliminer, il faudrait compléter les traitements dans les stations d’épuration (par oxydation ou charbon actif).
« Les substances qui contribuent le plus aux impacts sur les milieux aquatiques sont des pesticides (cyperméthrine, isodrine), des acaricides interdits depuis 2010 et 2013 (dicofol et dichlorvos), un fongicide (boscalid), un herbicide (aclonifène), un PCB interdit depuis 1987 (PCB-101), une hormone (bêta-estradiol), un antibiotique (amoxicilline), et un retardateur de flamme retiré progressivement du marché depuis 2011 (1,2,5,6,9,10-HBCDD). Les 88 micropolluants organiques contenus dans les eaux usées traitées ont un impact potentiel comparable à celui du glyphosate en ce qui concerne la santé humaine et largement supérieur sur les milieux aquatiques, estime l’étude. »
L’ article:
Natura-Sciences | Mis à jour le 12/12/2020
INRAE a évalué, en collaboration avec le Synteau l’impact sur les milieux aquatiques et la santé humaine des micropolluants rejetés par les stations d’épuration française. Entretien avec Dominique Patureau, spécialiste des micropolluants dans les eaux usées, auteure principale de l’étude.
Le projet porté par le Syndicat national des entreprises de traitement de l’eau (Synteau) et Inrae voulait évaluer l’impact sur la santé humaine et sur les milieux aquatiques du rejet de 286 micropolluants en sortie de stations d’épuration à l’échelle nationale. Il a finalement pu estimer à 146 tonnes le rejet annuel national en sortie de stations d’épuration de 153 micropolluants organiques dont la concentration dans les rejets était connue. Il a par ailleurs permis d’évaluer les impacts potentiels de 88 molécules. En plus d’un rapport, une étude paraît dans la revue scientifique Water Research.
Les substances qui contribuent le plus aux impacts sur les milieux aquatiques sont des pesticides (cyperméthrine, isodrine), des acaricides interdits depuis 2010 et 2013 (dicofol et dichlorvos), un fongicide (boscalid), un herbicide (aclonifène), un PCB interdit depuis 1987 (PCB-101), une hormone (bêta-estradiol), un antibiotique (amoxicilline), et un retardateur de flamme retiré progressivement du marché depuis 2011 (1,2,5,6,9,10-HBCDD). Les 88 micropolluants organiques contenus dans les eaux usées traitées ont un impact potentiel comparable à celui du glyphosate en ce qui concerne la santé humaine et largement supérieur sur les milieux aquatiques, estime l’étude.
Le Synteau appelle à des traitements complémentaires dédiés aux micropolluants
Plusieurs molécules les plus problématiques sont déjà interdites, parfois depuis plusieurs décennies. Tout en réduisant la pollution à la source, il apparaît donc indispensable pour le Synteau de développer les traitements à large spectre dédiés aux micropolluants (adsorption sur charbon actif, oxydation,…) sur les stations d’épuration. Ces coûts varient selon la taille des stations, des objectifs et des filières choisies. Le Synteau estime que des surcoûts compris entre 5 et 15 euros par Français et par an en prenant en compte les dépenses d’investissement et d’exploitation.
Dominique Patureau est directrice de recherche à Inrae au Laboratoire de Biotechnologies de l’Environnement de Narbonne. Spécialiste des micropolluants dans les eaux usées et les matières fertilisantes d’origine résiduaire, comme les boues de traitement des eaux usées, effluents d’élevage, digestats, composts en vue du retour au sol, elle est l’auteure principale de l’étude. Elle explique à Natura Sciences les résultats de l’étude.
Natura Sciences : Comment avez-vous procédé pour évaluer la toxicité des micropolluants en sortie de station d’épuration?
Dominique Patureau : L’étude repose sur l’analyse de cycle de vie des contaminants. Elle se base sur les masses de contaminants rejetés par les stations d’épuration dans le milieu aquatique fournies par la littérature scientifique. Pour estimer l’impact de ces contaminants, nous avons utilisé le modèle Usetox qui fait référence et qui compte 3000 molécules. Ce modèle fournit deux facteurs de caractérisation. L’ un pour la toxicité environnementale, exprimé en fraction d’espèces potentiellement disparues suite à l’émission d’un kilogramme d’une substance. Et un autre pour la toxicité humaine, exprimé en nombre d’années de vie perdues (maladie, handicap, mort prématurée), suite à l’émission d’un kilogramme d’une substance.
Le facteur de caractérisation pour l’impact environnemental tient compte du devenir de la molécule dans l’environnement, de l’exposition des organismes et de la toxicité chronique sur les organismes. Et ce, sur trois niveaux trophiques différents : des daphnies, des arthropodes et des poissons. Sur la base de la réglementation européenne et des molécules d’intérêt, nous sommes partis initialement sur 286 molécules. Finalement, nous avons eu accès à la fois aux masses et aux deux facteurs de caractérisation seulement pour un tiers des molécules,. Pour un autre tiers, nous avions soit l’un soit l’autre. Et sur le tiers restant, les molécules sont recherchées mais ne sont pas quantifiées dans l’environnement.
Quels sont donc les impacts potentiels que vous calculez pour ces molécules?
En sommant l’ensemble des impacts pour ces 88 molécules, on estime que l’impact potentiel correspond à la disparition d’une espèce des milieux aquatiques pendant une dizaine d’année. Il s’agit d’une unité qui permettrait de comparer des scenarii de rejet de stations d’épuration.
Les molécules les plus impactantes sont un pesticide, un PCB, une hormone et un antibiotique. Ces molécules ont une toute petite masse, liée à une concentration faible dans le rejet de l’ordre du nanogramme ou microgramme par litre, mais ont une très forte toxicité. Elles sont impactantes pour leur écotoxicité intrinsèque et non leur masse. Je parle bien de toxicité et non de la perturbation endocrinienne, de l’effet cockail ou de l’antibiorésistance car le modèle Usetox ne les prend pas encore en compte. Dans ces molécules, certaines sont interdites mais on les retrouve toujours dans l’environnement, car elles y sont rémanentes. En plus, des usages frauduleux peuvent subsister.
Les impacts sur la santé humaine sont faibles du fait d’une exposition indirecte aux micropolluants présents dans les rejets. Cela s’explique très bien. En effet, nous ne sommes pas directement exposés à la sortie de la station d’épuration et il y a des mécanismes environnementaux d’atténuation. Les vecteurs d’exposition considérés sont l’eau d’alimentation et les aliments.
Quels sont les leviers à notre disposition pour diminuer ces impacts?
Il y a deux solutions. Tout d’abord, la gestion à la source en réduisant le nombre et les quantités de produits utilisés. Cela passe par l’interdiction de la mise sur le marché de molécules écotoxiques, toxiques et rémanentes. La réduction des émissions à la source est une mesure indispensable mais elle prend du temps pour faire effet. Et elle ne pourra pas éliminer tous les micropolluants impactants, puisque l’on voit que certains contaminants restent dans l’environnement pendant des décennies.
En plus, il semble difficile d’imaginer que dans les décennies à venir nous soyons capables de déterminer précisément les impacts de ces substances actuelles et futures sur la santé humaine et les milieux. Le deuxième point d’action est donc la mise en œuvre de procédés de traitement en complément. Ces procédés d’oxydation, d’adsorption montrent des performances intéressantes pour réduire les concentrations de certains micropolluants. Toutefois, ces solutions ne pourront pas être appliquées de façon systématique sur toutes les stations
Vous avez évalué l’impact de 88 substances sur les 286 retenues. Le site de l’Agence européenne des produits chimiques recense plus de 20.000 substances. Cela montre que l’on connaît assez mal les impacts globaux que peuvent avoir les rejets de station. Que peut faire la recherche?
C’est totalement vrai, d’où l’intérêt d’avoir ces approches globales. L’étude met en évidence le manque cruel de données qu’il faut continuer à obtenir. Le modèle Usetox dénombre 3000 molécules, mais ne les caractérise pas toutes. Il faut de nouveaux projets pour évaluer les masses des contaminants dans l’environnement. Il faut continuer à implémenter ces bases de données, rajouter d’autres impacts comme l’effet perturbateur endocrinien. Beaucoup de chercheurs commencent aussi à intégrer d’autres paramètres d’effet que la toxicité chronique ou aiguë comme la modification du comportement des daphnies et des poissons. En attendant, l’environnement est soumis à toutes ces molécules sous forme de cocktail à des doses infinitésimales. Il faut donc mettre en place des stratégies.
Je pense qu’il faudrait aussi travailler à des échelles plus locales. Par exemple à l’échelle d’une rivière ou d’un bassin versant et classer les diverses contributions à ces impacts. Nous avons parlé des rejets de station d’épuration, mais on oublie les déversoirs d’orage où il n’y a pas de traitement. Il faut aussi ajouter les rejets agricoles avec les pesticides et les engrais, les effluents d’élevage ou de fermes piscicoles qui apportent leur cocktail d’hormones et d’antimicrobiens. La question in fine est financière : où va-t-on investir pour être le plus efficace ?
En raison des conditions sanitaires liées au COVID, les réunions en présentiel des adhérents de notre association et de ses antennes ont cessé ou se sont fortement réduites pendant plusieurs années. C’est par le moyen des contacts internet que les liens se sont fait essentiellement .
La reprise des échanges en direct a été une satisfaction et nous espérons qu’elle puisse rester la pratique courante.
Nos factures habituelles (mais qui n’existent pas dans les logements collectifs), et aussi taxe pluviale urbaine, taxe Gemapi, taxe pour l’assainissement non collectif, dépollution des rejets agricoles et industriels …
Avec sa verve habituelle, Marc Laimé, défenseur de la gestion publique de l’eau, consultant national et grand connaisseur dans le domaine de l’eau, nous livre un article sur le sujet.
France Eau Publique regroupe des collectivités et opérateurs publics adhérents à la FNCCR1 et engagés dans une démarche de partage de connaissances et d’expériences, de renforcement mutuel et de promotion de la gestion publique de l’eau.
Voici quelques expériences de personnes diverses sur ce sujet, qui concernent Noréade et Véolia et la pose de compteurs communicants.
Deux mots en préambule:
* il existe 2 sortes de compteurs communicants pour l’eau: celui qui n’émet pas en permanence mais est activé par le technicien passant dans le quartier. Et celui qui émet en continu vers l’antenne du gestionnaire.
* Les gestionnaires changent les compteurs d’eau ordinaires, tous les 15 ans environ, car leur fiabilité diminue (une vérification est normalement réalisée). Ils ne s’agit pas forcément de compteurs communicants: on peut se renseigner au préalable auprès de leurs services.
* Le compteur d’eau communicant est certes moins nocif que le compteur électrique Linky qui propage son électricité sale (le Courant Porteur en Ligne) dans tout le logement. Mais l’accepter, c’est surajouter des ondes à toutes celles que l’on subit dans le milieu extérieur. C’est aussi accepter ce monde du tout connecté avec tous les inconvénients que l’on connait.
On sait que des abonnés le refusent.
* Les compteurs d’eau communicants en continu ont par contre leur utilité sur nos réseaux d’eau, notamment pour déceler les fuites.
Voici résumés les témoignages de quatre personnes ayant refusé le changement de leur compteur pour un communicant:
° Après avoir refusé le compteur communicant, une personne s’est vue couper l’eau par Noréade. Contactée par cette personne, l’association ACCAD (Anti Compteurs Communicants Artois Douaisis), s’est tournée vers Noréade qui a affirmé que dans son règlement il était nécessaire de fournir un certificat d’électro hyper sensibilité pour se voir refuser ce compteur. A la demande de l’association, Noréade a fourni ce règlement … où il n’est nullement question de ce certificat. Menacée de poursuites, Noréade a posé un compteur non communicant et rétabli l’eau.
Intimidation, mensonge, passage en force chez des personnes isolées …
° Toujours avec Noréade, une personne EHS s’est vue couper l’eau après n’avoir pas répondu aux sollicitations de la société pour un changement de compteur pour un communicant. Menaçant d’attaquer Noréade au Tribunal Administratif, la personne s’est vue poser un compteur sans le module communicant.
° Suite à un refus du compteur communicant, Véolia prévient la personne qu’elle viendra couper l’eau un jour donné dans une fourchette de 2h. Réponse de la personne: je serai ce jour là accompagnée d’un huissier. La menace a été retirée par Véolia, le communicant n’a pas été posé: « à titre exceptionnel et provisoire ». Sollicitée de nouveau par téléphone quelques mois plus tard, la personne a réclamé:
» – une lettre signée de votre Directeur Général attestant l’innocuité de ce compteur
– un document technique sur le compteur en question (pas un document marketing) que je transmettrai à Robin des Toits
– une copie de votre assurance en Responsabilité Civile pour vos clients pas pour vos installateurs ».
Sans réponse depuis, et sans compteur communicant …
° « Ils installent un nouveau compteur d’eau connecté sans la présence du propriétaire: la collectivité condamnée pour violation de domicile. »
« Une habitante de Cornebarrieu, qui avait porté plainte,vient d’obtenir gain de cause. Veolia a reconnu “une erreur”. Le tribunal judiciaire de Toulouse a reconnu coupable la société Eau de Toulouse Métropole. La plaignante a obtenu 400 euros de dommages et intérêts. »
Si vous avez des expériences de ce genre, ou des commentaires sur le sujet, faites nous savoir ! Merci ! contact@eausecours62.org
Consommation d’eau, pollutions, coût énergétique … (sans oublier la question du bien être animal) …
Plusieurs associations ont lancé un recours juridique afin d’annuler les autorisations délivrées à Local Océan pour Boulogne sur mer. Nous pensons que l’élevage intensif de poissons n’est pas une solution pour l’alimentation des habitants.
Les associations qui portent ce recours juridique lancent un appel à dons (en fin de message) pour les frais d’avocats et éventuellement d’appel. Ces dons sont défiscalisables. Merci de soutenir cette action.
eau secours 62
Le projet d’usine à saumons (commune de Le Portel) est porté par la société Local-Océan-France (LOF). Ce n’est pas un élevage en mer mais sur terre, qui vise une production de 9000 tonnes par an de poisson dans un premier temps.
L’impact environnemental de ce projet nous paraît inacceptable. En particulier :
1. Les conditions d’élevage réservées aux saumons sont, bien sûr, concentrationnaires
Les œufs arrivent d’Islande par avion. Les poissons sont élevés dans des bassins de 7 m de hauteur et 19 m de diamètre dans un bâtiment en béton.
2. Le fonctionnement demandera un volume d’eau et une énergie considérables
L’eau de ces bassins sera de l’eau de mer prélevée à 760 m de la plage de Le Portel et dans les eaux du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale : 7500 m3 seront pompés par heure, 800 m3 alimenteront les bassins, 200 m3 seront dessalés pour les jeunes poissons, le reste servira à refroidir les bassins selon le principe d’une pompe à chaleur. Le total des prélèvements journaliers s’élèvera à 180 000 m3. Le même volume sera rejeté quotidiennement. Le fonctionnement sera donc énergivore pour tenter de pallier son caractère contre-nature.
3. Il induira des rejets potentiellement polluants en mer (rade de Boulogne ouverte sur les eaux du Parc naturel marin des estuaires picards et de la côte d’Opale)
Le rejet, estimé à 1000 m3 par heure, se fera à environ 400 m du rivage par un tuyau posé dans la rade de Boulogne (bassin Roro). Les eaux seront rejetées dans un milieu marin en partie fermé à une température plus élevée, enrichies en phosphore (87 tonnes par an), azote (260 tonnes par an) et particules fines malgré leur épuration préalable.
Outre par un apport direct de polluants, une dégradation des eaux littorales est attendue du fait de la remise en suspension, en relation avec un débit de rejet similaire à celui du fleuve côtier la Liane en été, de pollutions anciennes aux métaux lourds actuellement enfouies dans les sédiments du bassin.
La société Local Océan France a obtenu :
un permis de construire délivré par le maire du Portel le 02 octobre 2023
une autorisation environnementale délivrée par le Préfet du Pas-de-Calais le 14 février 2024.
une autorisation de prise d’eau et de rejet en mer délivrée par le même Préfet le 16 février 2024.
Nos associations considèrent que ces autorisations n’auraient pas dû être délivrées car les impacts environnementaux du projet ne sont pas acceptables.
Compte tenu des délais de recours, elles ont un besoin urgent de votre soutien pour en obtenir l’annulation dans le cadre d’une action commune.
Le GDEAM-62 (association départementale) a attaqué le permis de construire devant le Tribunal administratif de Lille, ce que n’ont pas pu faire les autres associations engagées sur les autres recours.
Le GDEAM-62, la fédération France Nature Environnement Hauts-de-France, la fédération Nord Nature Environnement ont préservé leur délai de recours au Tribunal administratif en faisant un recours gracieux auprès du Préfet du Pas-de-Calais pour qu’il retire l’autorisation d’effectuer la prise d’eau en mer avant un vraisemblable recours au TA.
Le GDEAM-62, France Nature Environnement Hauts-de-France, Nord Nature Environnement et L214 vont engager un recours commun contre l’autorisation environnementale.
Nos 4 associations ont décidé de confier leurs intérêts à une même avocate et de lancer un appel à dons pour recueillir les fonds nécessaires à leur contribution respective au recours commun.
Nos associations ne défendent aucun intérêt privé, n’ont pas d’autre but que de servir l’intérêt général et leur objet social environnemental. En conséquence, vos dons seront défiscalisables selon la réglementation en vigueur (66%). Les dons versés directement à la plateforme de dons HelloAsso recevront en retour une attestation de paiement et un reçu fiscal. Les dons versés par chèque ou virement aux associations donneront également lieu à un reçu fiscal par les associations.
Un article paru sur le site de la « Coordination eau Ile de France » nous interpelle sur le numérique.
La fabrication des puces électroniques demande de grandes quantités d’eau ultra pure (d’où l’utilisation de l’eau de montagne, notamment dans les environs de Grenoble), au détriment des populations locales.
(On pourrait ajouter que pour récupérer les métaux rares destinés au numérique, après extraction et broyage des roches, le procédé de séparation se fait par l’eau, là aussi utilisée en très grandes quantités).
« Le 1er avril 2023, nous étions mille à manifester à Crolles – près de Grenoble – contre l’accaparement des ressources par les industriels de l’électronique et l’agrandissement du géant STMicroelectronics, qui produit des puces électroniques. Aujourd’hui c’est sa voisine Soitec qui veut s’agrandir, pour fabriquer des semi-conducteurs pour batteries de voitures électriques. Accaparement de l’eau à l’heure des sécheresses à répétition, rejet de produits chimiques, consommation électrique délirante, le tout pour la production d’objets connectés et pour l’armement : ces projets d’agrandissements d’usines promettent un désastre environnemental. »