LA QUESTION DE L’EAU DANS LE BOULONNAIS

L’eau potable, une denrée rare, à surveiller, dans le Boulonnais, d’après la Commission Locale de l’Eau du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE du Bassin côtier du Boulonnais).

Pourtant les dirigeants de la Communauté Urbaine du Boulonnais souhaitent  valider le projet d’élevage géant de saumons:  Pure Salmon, un projet porté par LOCAL OCEAN qui serait (notamment) gros consommateur d’eau douce.

L’emploi à tout prix ? quelles qu’en soient les conséquences ? N’est il pas temps de revoir l’orientation de nos productions et de notre consommation ?  Le dessalement de l’eau de mer est-il vraiment envisageable en cas de pénurie, avec son coût énergétique ?

Un élu met en garde: « Vous vous expliquerez avec les Boulonnais quand ils manqueront d’eau »

Un recours juridique a été déposé afin d’annuler les autorisations accordées au promoteur de ce projet

Ci dessous le communiqué de presse d’eau secours 62  déposé lors de la prise de connaissance du projet  et un article de Reporterre sur le sujet.

« Usine » à Saumons et Eau, dans le Boulonnais :

On marche sur la tête !

Les élus de la CAB ont récemment délibéré sur 2 dossiers:

  • La gestion de l’eau : le vote d’une D.S.P ( Délégation de Service Public) à Véolia et un certain nombre de travaux destinés , entre autres à optimiser la ressource en eau.

    Rappelons à ce sujet que eau … secours 62 a toujours été favorable à une gestion du service de l’eau en régie publique pour éviter la réalisation de bénéfices au seul profit d’une entreprise privée et de ses actionnaires.

  • L’implantation d’une « usine » à poissons  ( saumons)

Outre le caractère très discutable de la production de poissons, niant tout respect des milieux vivants, ses incidences, la question du « pourquoi » de ce type d’exploitation est complètement éludée.

Mais au-delà de ces considérations, on apprend que cette installation va absorber une quantité d’eau très importante.

Or , depuis au moins 2014, le S.A.G.E ( Schéma d’Aménagement et Gestion de l’ Eau) pointe le doigt sur une situation problématique dans le Boulonnais : la ressource en eau peut être menacée , notamment en période estivale et de sécheresse.

De surcroît, le Plan Climat Eau Energie Territorial comprend un volet sur la ressource en eau de notre territoire boulonnais , confirmant l’impérieuse nécessité de l’ économiser et de la préserver !

Et l’on sait que les plus gros consommateurs d’eau sont les entreprises , voire les productions agricoles.

Dès lors , quelle(s) solution(s) ?….

Peut-on raisonnablement, dans ce contexte, poursuivre les schémas des politiques de développement économiques et touristiques tant défendues par nos élus communautaires ?…

La solution préconisée est de trouver d’autres sources de production d’eau comme la désalinisation de l’eau de mer.

Mais qui va payer ?…

Avec quelles conséquences ces initiatives vont -elles aboutir sur le plan environnemental, écologique et financier ?….

N’est-il pas temps de raison garder et d’engager des politiques de bon sens pour plus d’humilité, de sobriété, sans que celles-ci ne se fassent aux dépens des habitants, déjà lourdement sollicités par des projets coûteux, et avec quels impacts pour la qualité de vie et de service ?… »           eau secours 62

  Reporterre:          « En 2024, près de deux millions de saumons seront produits chaque année dans une ferme aquacole intensive, dans le Pas-de-Calais. Des accidents dans de telles structures ont déjà causé la mort de plusieurs centaines de milliers de poissons. Le projet — et son corollaire, une forte densité d’élevage — soulève d’importantes questions éthiques. »

A-Boulogne-sur-mer-un-elevage-industriel-de-saumons-desastreux-pour-le-bien-etre-animal

https://reporterre.net/A-Boulogne-sur-mer-un-elevage-industriel-de-saumons-desastreux-pour-le-bien-etre-animal

COMMENT CALCULER LE PRIX DE L’EAU

Nos factures habituelles (mais qui n’existent pas dans les logements collectifs), et aussi taxe pluviale urbaine, taxe Gemapi, taxe pour l’assainissement non collectif, dépollution des rejets agricoles et industriels …

Avec sa verve habituelle, Marc Laimé, défenseur de la gestion publique de l’eau, consultant national et grand connaisseur dans le domaine de l’eau, nous livre un article sur le sujet.

Comment calculer le prix de l’eau

Marc Laimé:      http://www.eauxglacees.com

            et    http://blog.mondediplo.net/-Carnets-d-eau-

France Eau Publique

france-eaupublique.fr/

France Eau Publique regroupe des collectivités et opérateurs publics adhérents à la FNCCR1 et engagés dans une démarche de partage de connaissances et d’expériences, de renforcement mutuel et de promotion de la gestion publique de l’eau.

Un numéro spécial de la revue Orbs consacré aux nouveaux visages de l’eau

On vous signale:

ORBS SPECIAL EAU
Un document paru en mars 2018 mais toujours d’actualité

Un ouvrage collectif pour explorer l’eau dans toutes ses dimensions

 

Un numéro spécial de la revue Orbs consacré aux nouveaux visages de l’eau, pour relier les visions et les connaissances des pionniers des mondes de l’eau ?

Où l’on ferait le point sur des sujets mystérieux comme le moteur à eau ou l’homéopathie. Où l’on causerait aussi d’esprits de l’eau, d’architectures immergées, de musique subaquatique, et encore d‘eau sacrée et de géographie humaine

En voilà une idée rafraichissante !

https://fr.ulule.com/orbs-eau/

Six experts des Nations Unies publient une lettre au gouvernement français sur les mégabassines

Par « coordination EAU ile-de-france »

Les 6 rapporteurs de l’ONU ont voulu se pencher sur:  » les projets de stockage d’eau qui se développent en France depuis les années 90 (« méga- bassines »), l’usage excessif de la force à l’encontre de leurs opposants lors de manifestations, ainsi que la criminalisation des organisations de défense des droits humains et de l’environnement. »

Les six rapporteurs spéciaux des Nations Unies écrivent notamment :

·         « nous sommes profondément préoccupés par la poursuite du développement des projets de méga-bassines en France » ;

·         « nous soutenons que les financements liés à l’eau en agriculture doivent être massivement réorientés vers le soutien et le développement de pratiques permettant de retenir l’eau dans les sols, la protection de l’eau et l’économie des ressources en eau. » ;

·         « Nous sommes profondément préoccupés par la criminalisation des individus qui manifestent contre les méga-bassines, mais aussi des organisations de défense des droits humains qui dénoncent les projets, ainsi que les dérives de la stratégie du maintien de l’ordre. » ;

·         « Nous exprimons également de sérieuses préoccupations quant aux manquements aux obligations de protéger des manifestants et les journalistes pendant les rassemblements. ».

Suite à cette lettre, la Confédération Paysanne et le CETIM réitèrent leur appel au gouvernement français à s’engager pleinement dans la réouverture d’un dialogue inclusif et transparent sur l’usage de l’eau en agriculture et à cesser la criminalisation des mouvements sociaux. Pour se faire, un moratoire sur les projets de construction de méga-bassines est indispensable.

La lettre complète est ici:   https://spcommreports.ohchr.org/TMResultsBase/DownLoadPublicCommunicationFile?gId=28077

Un rappel ci dessous de la manifestation actuelle à suivre:  le « convoi de l’eau »  Sainte Soline- Orléans-Paris

L’EAU DES RIVIÈRES EST-ELLE PERDUE EN S’ÉCOULANT DANS LA MER ?

L’eau des rivières qui se déverse dans la mer est-elle perdue pour la collectivité et peut-on donc la stocker ?

Les tenants des mégabassines, et notamment la FNSEA, ont tendance depuis quelques temps à parler des importants volumes d’eau qui viennent se perdre dans la mer, pour justifier ces grosses retenues.

Ci dessous un article de Florence Habets, Directrice de recherche CNRS en hydrométéorologie, professeure à l’École normale supérieure (ENS), article paru dans « Bon pote »

Analyse : peut-on stocker les excès d’eau perdus à la mer ?

Quelques extraits:   Dire que ces prélèvements d’eau d’eau douce seraient sans incidence, « cela néglige de multiples rétroactions, tant chimiques, physiques, que biologiques et écologiques. »

« les rivières apportent à la mer de l’eau, des sédiments, et de nombreux autres composants chimiques et minéraux qui sont importants pour la biodiversité des écosystèmes marins et estuaires. »

« A cela s’ajoute bien sûr l’apport des eaux douces aux estuaires, zones de rencontres entre l’eau de mer et l’eau des rivières. Les eaux des rivières en crues sont nécessaires pour évacuer le bouchon vaseux, la diminution de ces crues perturbe l’estuaire de la Gironde et la ville de  Bordeaux. Cette année, les faibles débits de la Loire ont mis en danger  l’alimentation en eau potable de Nantes »

Et enfin:    « Alors que l’eau est un milieu de vie, un vecteur de transport pour tous les éléments érodés et lixiviés, nutriments et sédiments, nécessaires à d’autres milieux, on a tendance à ne considérer l’eau que comme une ressource, c’est-à-dire, un élément naturel à exploiter, réduisant ainsi la question politique de l’eau à une question d’efficacité technique.  »

L’article:         Peut-on stocker les excès d’eau perdus à la mer

Encore des retours: Bordeaux, Epernay et Corbeil Essonne

* Après Lyon, c’est une autre grande agglomération qui a fait le choix du retour en régie publique : Il s’agit de Bordeaux Métropole qui va prendre concrètement en main la gestion de l’eau potable à partir du 1er janvier 2023.

* Depuis le 1er janvier 2022, la gestion de l’eau potable est désormais assurée en régie publique par Epernay agglomération. Après plus d’un siècle de gestion privée, assurée par la Société des eaux, devenue ensuite Veolia, l’intercommunalité a décidé de reprendre la main sur la gestion du service, l’entretien et l’exploitation du patrimoine de production, de distribution, la facturation, la relation avec les abonnés ou encore le déploiement des compteurs.

http://www.lhebdoduvendredi.com/article/42165/la-gestion-de-leau-potable-devient-publique

  A noter qu’Epernay agglomération fait 48 000 h;  à comparer avec la Communauté d’Agglomération d’Hénin Carvin de 126 000 h,  dont l’expertise estime que « le territoire est trop petit pour assumer une gestion en régie » la VDN.

 

* La ville de Corbeil Essonne est passée en régie publique ce 1er janvier 2022 et rejoint la régie de Grand Paris Sud.

https://eau-iledefrance.fr/corbeil-essonnes-en-regie-publique-depuis-le-1er-janvier-2022/

LA LUTTE CONTRE LES BASSINES VUE DE L’ÉTRANGER

Une journaliste du New York Times est venue enquêter en Vendée en octobre pour écrire un bon article sur la « guerre des bassines ».

« La police française surveille leau alors que la sécheresse saisonnière sintensifie. »

« Les dirigeants du monde entier se sont réunis pendant deux semaines à la conférence sur le climat COP27 en Égypte, pour débattre des moyens d’atténuer les effets du changement climatique et des conflits qu’il engendre. Mais si la compétition pour une eau rare est plutôt associée aux régions arides du MoyenOrient et de l’Afrique, l’Europe n’est pas à l’abri.
Après un été caniculaire que les climatologues ont qualifié de carte postale du futur, avec des vagues de chaleur record, des incendies de forêt et des sécheresses qui ont asséché les rivières, la France est maintenant impliquée dans une bataille de plus en plus importante pour savoir qui doit avoir la priorité pour utiliser son eau et comment.
Le gouvernement français s’est lancé dans un projet de construction de grands réservoirs à travers le pays pour desservir les agriculteurs pendant les mois de printemps et d’été de plus en plus arides.              Mais ce que le gouvernement appelle une adaptation, les opposants le considèrent comme une aberration – ce qu’ils considèrent comme une privatisation de l’eau au profit de quelques agriculteurs industriels dépassés.
Les affrontements entre les deux camps sont de plus en plus violents – un avant-goût, peut-être, des guerres de l’eau qui devraient s’aggraver dans le monde entier avec la hausse des températures. »

L’article en français:

file:///C:/Users/perso/Downloads/Article%20NY%20Times%2029Nov22%20-%20La%20police%20fran%C3%A7aise%20surveille%20leau%20alors%20que%20la%20s%C3%A9cheresse%20saisonni%C3%A8re%20sintensifie.pdf

 

AUTOUR DE LA SÈCHERESSE

Divers documents parmi d’autres traitent  des phénomènes de sècheresse, mais aussi des inondations maintenant récurrentes.

1- Divers reportages sont  à retrouver sur le site de ARTE qui souligne notamment: – l’agriculture intensive accentue la sècheresse – la PAC favorise cette agriculture intensive – la production en Agriculture Biologique est plus abondante en cas de sècheresse ….

2 – Un article de Reporterre sur l’irrigation avec des eaux usées.

Pas forcément une bonne solution …

https://reporterre.net/Irriguer-avec-des-eaux-usees-une-bonne-idee 

 3 – La mise en place de « mégabassines » – grosses retenues d’eau pour l’irrigation – voulue par le gouvernement et la FNSEA suscite de fortes oppositions.  Ici, un article de Marc Laimé.

http://www.eauxglacees.com/Deux-Sevres-le-printemps-maraichin

Avec un point commun qui est la modification nécessaire de notre agriculture et l’attention portée à nos sols agricoles.

On aura aussi noté que pendant les sècheresses, le business de l’eau embouteillée continue, sans être touché par les restrictions, et au détriment des nappes et des habitants.   Mail d’ une adhérente (Angélique): « Sècheresse dans les Vosges , Nestlé se gave » –  Lettre ouverte au préfet.

Lettre ouverte août 22

Et aussi:

VARENNE AGRICOLE DE L’EAU ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Avec le changement climatique, la gestion quantitative de l’eau devient primordiale. L’utilisation de l’eau en agriculture est en première ligne.

Plusieurs associations refusent les conclusions du « Varenne de l’eau et du changement climatique ».

    * Remettre en cause le modèle de développement agricole, plutôt que de miser sur les solutions technologiques.

* La sobriété dans l’usage de l’eau ne pourra être atteinte qu’en soutenant une transition vers l’agroécologie.

* L’eau y est trop mise en avant comme un moyen de sécuriser la production agricole, alors qu’elle est avant tout un bien commun.

L’idée des PTGE (Projets des Territoires pour la Gestion de l’Eau) est qu’avant de construire de nouveaux ouvrages, il faut un diagnostic partagé sur les besoins réels et sur ce que le milieu peut fournir.

…………    à lire:

Varenne agricole de l’eau et du changement climatique

Le gouvernement ouvre les vannes pour l’agriculture intensive