MICROPOLLUANTS DANS L’EAU, UN ENJEU POUR LE VIVANT.

Lutte contre les micropolluants des eaux urbaines

par le:          https://asso.graie.org/portail/
Groupe de recherche, animation technique et information sur l’eau

RÉSUMÉ:

MICROPOLLUANTS DANS L’EAU,
UN ENJEU POUR LE VIVANT.

UNE ÉTUDE DES MICROPOLLUANTS URBAINS    Nov 2022

Produits d’entretien, cosmétiques, médicaments, carburants, peintures, plastiques… tous ces produits utilisés au quotidien, à la maison ou en milieu professionnel, contiennent un grand nombre de substances chimiques synthétiques ou naturelles qui se retrouvent dans les eaux usées. (Les pesticides ne sont pas classés dans les micropolluants urbains).

Les ménages sont les premiers contributeurs de micropolluants dans les eaux usées urbaines. Le flux de micropolluants urbains est largement constitué par des résidus de médicaments.

Le ruissellement pluvial urbain est aussi un vecteur de micropolluants. En ruisselant sur les surfaces urbaines, les eaux pluviales se chargent en différents contaminants (éléments-traces métalliques, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques-HAP, pesticides, etc.) issus principalement du trafic automobile, du chauffage, du lessivage des matériaux de construction et des pratiques d’entretien.

Beaucoup présentent des effets chroniques et des propriétés perturbatrices du système endocrinien, contribuent à la dégradation des milieux aquatiques et à l’érosion de la biodiversité.

Les micropolluants sont peu dégradés ou éliminés dans les stations d’épuration classiques (STEU).

Des procédés de traitement complémentaire existent et sont d’une manière générale efficaces à l’encontre des micropolluants urbains, comme l’ont montré les projets Micropolis (traitement par ozonation) et MicroReuse (ultrafiltration). Cette option peut donc s’avérer pertinente dans certains contextes locaux.
Néanmoins, il est illusoire de penser que l’amélioration des STEU permettra à elle seule de résoudre le problème des micropolluants urbains. Tout d’abord, car la France n’est pas en capacité à court ou moyen terme d’équiper l’ensemble des stations du territoire, d’une part en raison du surcoût engendré pour la collectivité (de l’ordre de 5 à 15 € par personne et par an [Synteau, 2020]), et d’autre part en raison des contraintes techniques nouvelles que l’ajout de ce traitement occasionne (maintenance parfois complexe, surcoût énergétique, résidus à traiter, etc.).

En outre, certaines substances restent mal dégradées par ces traitements complémentaires, tels que les métaux, mais aussi plusieurs médicaments comme la carbamazépine (antiépileptique) ou certains biocides présents dans les désinfectants. Il ne faut pas non plus oublier qu’une partie des eaux urbaines ne sont pas traitées par la STEU : eaux pluviales, eaux rejetées par les déversoirs d’orage, eaux usées domestiques traitées en Assainissement Non Collectif (ANC)… Enfin, miser uniquement sur le traitement « en bout de tuyau » revient à faire porter toute la responsabilité de cette pollution sur les professionnels de l’assainissement, ce qui pose la question de la sensibilisation et de la responsabilisation de l’ensemble des acteurs émetteurs des territoires. Ayant pour origine notre système de production, nos modes de vie, nos habitudes de consommation et nos routines professionnelles, la réduction de la contamination des milieux s’appuiera obligatoirement sur des changements de comportements humains.

La réduction à la source, qui permet de faire porter l’effort collectivement sur tous les acteurs contribuant aux émissions de micropolluants, est donc la voie à privilégier, en phase avec les nécessités actuelles de transformations écologiques et solidaires de la société.

(Les Commissions Locales de l’Eau des Schéma D’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) sont amenées à se pencher sur la question des micropolluants urbains.)

L’ÉTUDE COMPLÈTE: