Concurrencer la SNCF et créer un « leader mondial du transport collectif »… L’actualité des derniers jours de l’année 2009 le confirme : après l’eau et le chauffage, la multinationale Véolia poursuit ses ambitions dans le domaine du transport.
Notre association eau … secours 62 a la volonté de tout entreprendre pour que :
la gestion de la distribution de l’eau, ne soit plus confiée à une multinationale dont les objectifs ne vont pas dans le sens de l’intérêt général ;
les factures de l’eau – bien commun fondamental – ne participent pas aux bénéfices d’une multinationale.
Cette volonté se trouve renforcée par deux annonces toutes récentes (fin décembre 2009), concernant les projets de la multinationale Véolia, cette fois-ci dans le domaine du transport.
Dès 2012, Véolia envisage de concurrencer la SNCF
L’annonce est tombée le 22 décembre 2009 : Véolia envisagerait de s’allier avec l’entreprise italienne Trenitalia, pour exploiter des TGV en France en 2012. Les deux entreprises s’appuient sur une nouvelle directive favorisant la libéralisation du traffic international : il est désormais possible à de nouveaux opérateurs de faire rouler des trains voyageurs, à condition que ces trains traversent au moins deux pays. Il s’agirait notamment de trois lignes Lyon-Paris-Bruxelles, Paris-Strasbourg+Allemagne et Suisse, et enfin Paris-Londres. Trenitalia de son côté assurerait en solo les lignes Paris-Milan et Paris-Gènes.
Soyons assurés que cette libéralisation n’augure rien de bon pour les usagers et les salariés, même si l’argument avancé par Véolia tient en une promesse de baisser les coûts de 30%. On se souvient sans mal des dégâts causés par la libéralisation des chemins de fer britanniques.
Véolia est déjà présent en France dans le transport public (bus, métro, tramway), et exploite également des trains de voyageurs, sur des réseaux de banlieue et régionaux, dans des pays comme l’Allemagne, l’Australie ou les Etats-Unis.
Les appétits décuplés d’un groupe privé tel Véolia s’appuient bien évidemment sur la complicité des pouvoirs publics, qui ont entamé depuis longtemps la casse de la SNCF en tant que service public. La direction de la SNCF s’est d’ailleurs déclarée prête à relever le défi de la concurrence.
On se retrouve ainsi devant un schéma bien connu :
- on vide la SNCF de son contenu de service public (comme hier France Télécom, ou encore aujourd’hui La Poste)
- on ouvre à la concurrence
- on se retrouve avec un marché complètement dérégulé et appartenant complètement au privé
- au final, l’usager a le sentiment qu’une machine s’est mise en branle sans aucune possibilité d’intervenir et encore moins de faire machine arrière.
C’est justement ce que nous voudrions éviter, à eau … secours 62 : pendant qu’il en est encore temps, empêchons ces multinationales de complètement régenter nos vies. Pour ce qui nous concerne, cela passe par le retour de la gestion de l’eau en régie publique, et la réappropriation par les citoyens de tous les aspects touchant à l’eau, bien public, bien commun
Les grandes manoeuvres : fusion Véolia Transport et Transdev
Véolia Transport est la filiale transport de la multinationale Véolia. Transdev est la filiale transport de la Caisse des dépôts (CDC). Véolia et la CDC ont annoncé le 21 décembre 2010 avoir trouvé un projet d’accord pour la fusion de leurs filiales transport, et former ainsi une nouvelle entité Véolia-Transdev, détenue à parité par Véolia et la CDC, au capital de 8 milliards d’euros, devant être introduite en bourse. Véolia-Transdev emploiera plus de 120.000 personnes. Elle se situera « parmi les leaders mondiaux » du transport collectif de voyageurs, selon la volonté des deux groupes.
Le projet d’accord concernant cette fusion n’en précise pas les objectifs. Néanmoins, nous n’avons pas de doute : il s’agit, une fois encore, de confier au privé des pans entiers de la vie quotidienne des citoyens, et, en l’espèce ici, la question des transports. Plus aucune partie de notre vie ne doit échapper à la marchandisation et à l’appétit vorace de ces multinationales. Véolia gère notre eau, nos transports, notre chauffage. Véolia participe à la casse de la SNCF et des services publics. Véolia s’inscrit dans notre paysage comme une multinationale omni-présente, pour le plus grand bien de ses actionnaires. C’est une raison de plus, pour ce qui nous concerne, à eau … secours 62, de refuser la reconduction des contrats avec cette multinationale : l’eau, bien public, bien commun, ne doit pas être gérée par le privé !