Veolia Eau prévoit la suppression de plus de 700 postes en France en 2014.
eau…secours 62 avait prévenu que les personnels seraient les premières victimes internes de la diminution des bénéfices de la société multinationale .
Info Le Monde.fr avec AFP | 03.12.2013
La branche eau de Veolia Environnement va supprimer entre 700 et 750 postes administratifs en France en 2014, ont déclaré, mardi 3 décembre, la Confédération générale du travail (CGT), la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et Force ouvrière (FO). Le plan de sauvegarde de l’emploi(PSE) « comprendra un plan de départs volontaires, et s’il ne suffisait pas, des licenciements économiques, une première chez Veolia », a précisé un représentant de la CGT. La direction évoque seulement pour sa part un plan de départs volontaires.
Veolia se restructure pour s’adapter à un marché difficile
Confrontée à une détérioration de ses marges dans l’eau en France, Veolia Eau avait déjà annoncé en mars la suppression de 10 % de ses effectifs français, soit 1 500 postes (1 250 dans les services d’exploitation et 250 dans les fonctions administratives), avec la volonté d’éviter « tout départ contraint ». UN PLAN « INACCEPTABLE »
A propos des suppressions de postes annoncées en mars, la direction a expliqué aux élus du personnel, lors du comité central d’entreprise extraordinaire du 28 novembre, que « les départs en retraite suffiraient à moduler l’emploi », déclare Franck Leroux de la CGT. Hervé Deroubaix, délégué central CFDT a de son côté jugé « inacceptable » l’annonce de la restructuration par le nouveau patron de Veolia Eau, Alain Franchi, nommé en juillet. « Nous voulons un homme qui vient du sérail et non un mercenaire », a-t-il commenté.
Au début de janvier, une centaine de militants syndicaux CGT, CFDT, CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres) et FO de Veolia s’étaient rassemblés devant le siège parisien de l’entreprise pourdénoncer une politique de réduction des effectifs aux « effets néfastes sur les conditions de travail ». Un conseil d’administration doit avoir lieu le 11 décembre, au cours duquel le projet de réorganisation du nouveau patron doit être validé, selon les syndicats. Un comité central d’entreprise suivra le 20 décembre.
Numéro un mondial dans l’eau, Veolia Environnement est aussi leader dans l’eau en France devant son grand rival Suez Environnement (Lyonnaise des eaux), avec un chiffre d’affaires annuel de 3,4 milliards d’euros, soit 11,5 % du total de Veolia.
Chez Veolia, la paix sociale a décidément fait place à la « couacophonie ». Ce mardi, jour d’élections syndicales chez Veolia Eau France, un tweet syndical annonçait la suppression de 700 à 750 postes administratifs dans l’eau en France l’an prochain via un plan de départs volontaires n’excluant pas, en bout de course, des licenciements. Sachant que le groupe avait annoncé en mars un plan de suppression de 1.500 postes (10 % des effectifs de 15.000 personnes en France début 2013). « En fait, les syndicats sont montés au front et ont convaincu Antoine Frérot, ce plan a été abandonné avec l’arrivée mi-juillet du nouveau dirigeant de l’eau en France, Alain Franchi. Mais il a convoqué un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire jeudi dernier pour nous présenter les grandes lignes de sa réorganisation et ce plan de départ de 700 personnes alors que rien n’a été validé par le conseil d’administration ! »,s’étrangle le délégué CFDT, Hervé Deroubaix, qui dénonce le fait que le nouveau dirigeant, Alain Franchi, n’est pas même un salarié de Veolia, « mais une personne de la société d’ingénierie Sofico, qui fait des missions de remise en ordre dans les sociétés ! »
Version différente de la direction La version de la direction est un peu différente : les 700 seraient le plan de départs volontaires inclus dans les 1.500 suppressions de postes annoncées, le solde étant des départs naturels de 2013 (500 postes ) et 2014 (400 postes). Total : 1.600 postes en moins à fin 2014 dans l’eau en France.
La feuille de route se déroulerait donc comme prévu, avec une nouveauté rajoutée en cours d’année : le reclassement de 500 personnes en sus, grâce à la réinternalisation d’activité de travaux jusqu’à présent externalisés.
Mais le désaccord syndicats-direction ne se limite pas au décompte des postes de l’eau qui s’évaporent. Le plus étrange concerne les activités de travaux. « A Sade, une filiale de travaux de Veolia Eau France, le dirigeant a informé la semaine dernière par une note de service l’ensemble du personnel de la mise en vente de la société, sans que la direction générale ou le conseil d’administration de Veolia ait validé quoi que ce soit. Antoine Frérot a dit ne pas être au courant ! », poursuit Hervé Deroubaix, qui dénonce la totale désorganisation du groupe, pour ne pas dire les choses plus crûment. « En tant que secrétaire du comité européen j’ai été mandaté pour ester en justice sur l’affaire de la Sade », conclut-il.
Myriam Chauvot